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ALAIN
LIPIETZ |
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Donner
force à l'espoir
Douze raisons de choisir Alain Lipietz |
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Il s'est
passé quelque chose d'extraordinaire pendant ces primaires. Entre
nous, d'abord, les cinq candidats : une complicité s'est nouée,
nous avons appris à parler, ensemble, au nom de tous. Entre nous
et vous, les Verts : nous avons appris, ensemble, comment parler à
toute la société. Mais surtout entre nous les Verts, et
tous les autres. De débat
en débat, de Lyon à Paris, il venait de plus en plus de
monde, et surtout des non Verts. Et, de tous les milieux (associatifs
de la défense de l'environnement, syndicalistes de transformation
sociale, animateurs du tiers secteur, de Droits Devant ! !, cadres sup'
et RMIstes, et même des encartés du PS ou du PCF), me parviennent
d'étonnants messages : " Cette fois, on votera pour toi, au
moins au premier tour. " Et ce bouquet, l'autre soir : Rachid Belhem,
animateur d'une radio alternative de Moyeuvre, en Lorraine, intervenant
dans mon débat à l'émission Pot-au-feu : " On
vous attend, les Verts, car vous parlez POUR, vous êtes la couleur
de l'espérance. " Donner du
contenu à l'espoir Dans mon texte du premier tour, j'avais esquissé
les premières lignes de ce contenu que nous allons enrichir, ensemble,
aux journées d'été : révolution des transports
collectifs, des énergies douces, de l'agriculture paysanne, du
temps libéré et tiers secteur, citoyenneté et ouverture
au Sud, Europe des régions, etc. Mais cet élan, cette attente,
je ne l'attendais pas, pas si forte. Que s'est-il
passé ? Tout simplement
que la météo politique a changé. Il n'est même
plus suffisant de " donner un contenu à l'espoir ", un
contenu qui s'appuierait sur la force d'une majorité plurielle.
Car, deux mois après les élections cantonales et municipales,
cette majorité est en crise. Le PCF tourbillonne, affolé,
le MDC s'écarte, et le PS se montre incapable de répondre
au choc de ces élections. Le message des électeurs était
pourtant clair : " Si vous ne remettez pas beaucoup de vert dans
la majorité plurielle, elle ne passe plus. " Or le PS sait
qu'il a historiquement plus à craindre de nous que du PCF, force
déclinante. C'est l'inverse de l'alliance Mitterrand-PCF dans les
années 70 : tout ce que le PS fera avec nous sera porté
à notre crédit. On nous attend. Dorénavant,
c'est à nous de donner force à l'espoir. Il ne suffit plus
de rajouter du vert dans une coalition " majorité plurielle
". La droite est en position de gagner les élections, les
forces " progressistes " ne peuvent la battre et relancer la
transformation sociale que sur un programme identifié vert (comme
à Paris), pour un développement soutenable et solidaire,
et avec des Verts en position de l'appliquer. Or même sur le programme,
il devient de plus en plus difficile d'arriver à un accord. Car
on rencontre très vite le noyau dur productiviste du PS et les
lobbies qui le traversent (agriculture, nucléaire, pétrole,
bagnoles, BTP). La négociation sera rude, la rivalité Verts-PS
devient politique : la gauche ne peut gagner que sur la base d'un rééquilibrage
arraché au PS. Et qu'elle perde sans nous, ou qu'elle gagne avec
nous, il est décisif que les Verts, au cours de cette campagne,
affirment leur légitimité, leur crédibilité
dans l'animation des mobilisations, face aux souverainistes et à
la " gauche de la gauche ". Cela se sent déjà
avec le beau succès des blocages du dernier train de déchets
nucléaires. Cette situation
appelle un candidat qui saura expliquer, persuader, en termes simples
mais avec " profondeur ". C'est-à-dire : pas seulement
capable d'énoncer les propositions des Verts, mais capable (en
arrière-fond) de répondre aux objections qui leur ont été
apportées depuis 20 ans, justifier pourquoi choisir telle proposition
plutôt que telle autre, etc. On ne sera
jamais assez prêt. Jamais assez hardi, assez compétent, assez
préparé, assez nombreux, quand il s'agit de sauver la planète,
réduire la fracture Nord-Sud, recoudre une société
déchirée. Mais nous avons la pêche, l'expérience
et les réponses. En matière de contenu, nous avons plusieurs
longueurs d'avance sur les autres. Il faudra beaucoup travailler, nous
serrer les coudes, réveiller l'espoir chez les uns et calmer chez
les autres l'anxiété du changement; Le sentiment de l'urgence
et l'enthousiasme nous habitent ! J'y suis prêt, nous y sommes
prêts, la société y est prête. |
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